Le livre de JOSUÉ décrit d'abord
* chapitres 5,13 - 8,35 le sud (Jéricho, Aï)
* chapitres 9,1-10,27 le centre du pays
* chapitres 11,1-12,24 le nord du pays
On peut y ajouter :
Si certaines formules (11,16-23 et 21,41) peuvent faire croire que tout le pays était conquis et unifié dès cette époque, d'autres passages (13,2-6) sont beaucoup plus nuancés et présentent les régions à conquérir. Il est donc inexact de prétendre, comme la TOB, que "la vision proposée par ce livre, d'une conquête totale de Canaan ... ne tient pas devant la recherche historique" ou comme la Bible de Jérusalem "le livre de Josué présente la conquête de toute la Terre Promise comme le résultat d'une action d'ensemble des tribus alors que le premier chapitre des Juges présente chaque tribu luttant pour son territoire et souvent mise en échec." Cette opposition forcée et artificielle provient d'une théorie documentaire qui considère que le Pentateuque et le livre de Josué forme un tout littéraire, appelé Hexateuque (du grec hexa, "six") alors que le livre des Juges formerait avec le Deutéronome et les livres des Rois un autre ensemble littéraire.
Car ces mêmes auteurs soulignent eux-mêmes le caractère inachevé de la conquête dans le livre de Josué lui-même :
Et ces passages se retrouvent textuellement dans le premier chapitre du livre des Juges !
Le livre de Josué présente une vue idéale du partage de la Terre promise, avec la description du territoire échu par le sort à chaque tribu et des conquêtes à réaliser, au moment même et par la suite. Il en résulte une situation confuse au point de vue géographique avec de nombreuses enclaves (Jérusalem, Guézer) tenues par des ennemis d'Israël. Affirmer que "Canaan ne fut véritablement conquis que par David" ne s'oppose ni à la présentation des faits par le livre de Josué que l'on pourrait qualifier d'optimiste et systématique voire triomphaliste ni à celle du livre des Juges, plus pessimiste et plus fragmentée. Le texte évoque également la construction de l'autel de Sichem, les villes de refuge, lieu d'asile pour un homme coupable d'homicide involontaire, ainsi que les lévites, chargés du transport des divers éléments amovibles du Sanctuaire et auxquels aucune terre n'avait été attribuée.
Mais le but de ce livre est de souligner le sens religieux de la conquête qui n'est autre que l'accomplissement d'une promesse divine à laquelle il faut obéir pour qu'elle se réalise (chapitre 7).
Et le bras humain de cette conquête n'est autre que Josué, fils de Noun, dont le nom signifie "Dieu sauve", transcrit plus tard en Jésus.
Les chrétiens verront ainsi en Josué un prototype du Christ, tous les deux portant le même nom et ayant conduit le peuple de Dieu. Ils verront également une correspondance entre le passage du Jourdain qui permit l'entrée en Terre Promise et le baptême en Jésus qui permet l'entrée dans le Royaume de Dieu. Car la terre de Canaan, objet de la promesse de Dieu est le vrai sujet du livre : c'est le lieu de la fidélité de Dieu envers son peuple et de celui-ci envers Dieu.
Retenons, au début du livre, les paroles d'encouragement de Dieu à Josué (1,1-9) et, à la fin, les paroles d'adieu de Josué (23,1-16 et 24,1-27).
L'iconographie chrétienne a souvent représenté Rahab, prostituée mais croyante (chapitre 2) ainsi que deux épisodes célèbres : le passage du Jourdain (chapitres 3-4) et la prise de Jéricho (chapitre 6)
Auteur : Fernand LEMOINE
Dernière mise à jour : 18 janv. 2006
© EBIOR : bible@ebior.org