Le Psautier est une collection de 150 PSAUMES, divisée en cinq livres se terminant chacun par une doxologie (41,14 ; 72,18-20 ; 89,53 ; 106,48 ; 150), le psaume premier constituant une sorte de préface. Un psaume supplémentaire (n° 151) qui ne figure pas dans le texte massorétique se retrouve dans la version des Septante et dans des fragments en hébreu découverts à Qumrân.
Une double numérotation existe
selon l'hébreu, la plus courante
selon les versions grecque (Septante) et latine (Vulgate), reprises par la liturgie catholique :
Hébreu | Grec - latin |
1-8 | 1-8 |
9-10 | 9 |
11-113 | 10-112 |
114-115 | 113 A et B |
116 | 114-115 |
117-146 | 116-145 |
147 | 146-147 |
148-150 | 148-150 |
Un grand nombre de psaumes sont munis de titre qui les attribue à David (73) - le modèle de la poésie et de la musique en Israël -, à Asaph (12), aux fils de Coré (11) ou à d'autres personnes comme Moïse, Salomon, Aggée, Zacharie, Ezéchias. Il peut s'agir d'auteur au sens large ou au sens restreint ainsi qu'à des éditeurs qui les auraient recueillis.
Recueil d'anciens chants religieux juifs, le Psautier ne se laisse pas analyser. Il contient
Des renseignements plus techniques figurent également dans les titres : le chef de chœur (55 fois), des noms d'instruments à cordes (Ps 4, 6, 12, 55), des types de poème (prière en Ps 86, 90, 102 ; louange en Ps 145 ; chant d'amour en Ps 45 ; instructions en Ps 32, 42, 44, 45), des noms d'air ou de mélodie ("sur biche de l'aurore" en Ps 22, "sur les lis " en Ps 45, 69 ), des actes du culte (pour la dédicace de la maison de David en Ps 30 ; pour le jour du sabbat en Ps 92.
Les Psaumes sont entièrement écrits en vers, basés sur l'accent tonique comme en anglais et non sur les rimes comme en français. L'unité de base est le verset, généralement composé de deux ou trois membres appelés stiques d'où les termes techniques de distiques et de tristiques. Dans certaines éditions modernes, un stique est matérialisé par une ligne ordinaire de texte ou éventuellement par un retrait. De même un ensemble d'un ou de deux (parfois même trois) stiques sont regroupés en strophes séparées par une ligne blanche. Le parallélisme constitue le principal procédé de la poésie biblique : il peut indiquer des expressions semblables (parallélisme synonymique) des expressions opposées (parallélisme antithétique) ou un développement de la pensée (parallélisme synthétique). En voici quelques exemples :
Selon les circonstances, la lecture ou le chant peuvent se faire soit par verset soit par strophe. D'autres procédés apparaissent également comme les psaumes alphabétiques (Ps 25, 37, 111, 112, 119), les allitérations et les refrains (Ps 49, 57, 59, 67, 80 ). Un bon exemple de refrain se retrouve en Ps 46 : " Il est avec nous, le Seigneur de l'univers, Nous avons pour citadelle le Dieu de Jacob".
Les six psaumes 113 à 118 constituent l'hymne du Hallel ("louange") qui est récité dans le monde juif les jours de fête associés à un pèlerinage à Jérusalem (Pessah = Pâque, Soukkot, Pentecôte) ou à une consécration du Temple (Hanoukkah).
Livre de l'Ancien Testament le plus souvent cité par le Nouveau Testament (plus de cent fois !), le Psautier a été repris par les chrétiens dont il est la prière officielle à travers la Liturgie des Heures : offices du matin, du milieu du jour, du soir et de la nuit ainsi que les offices de la semaine. Plusieurs psaumes sont considérés comme prophétiques et comme messianiques, ainsi ceux qui annoncent le Christ-Roi (Ps 2 : annonce du jugement du Messie ; Ps 72 : annonce de son règne universel, 110, 132), ses souffrances et sa Passion (Ps 22, 69), sa résurrection (Ps 16) ainsi que les noces du Christ et de l'Église (Ps 46). Dans une lecture chrétienne, le Christ est à la fois le Dieu prié dans les Psaumes et l'homme qui prie les psaumes comme lui-même l'a fait : Mt 22,44 citant Ps 110,1 ou Mt 27,46 citant Ps 22,2:
"Mon Dieu, pourquoi m'avez-vous abandonné ?"
C'est sa voix que nous entendons dans la plainte du pauvre et dans le cri du persécuté, c'est sa vie, sa mort et sa résurrection qui nous fournissent le sens spirituel (cf. l'affirmation de Jésus en Lc 24,44-45) de ces anciennes prières, au-delà de leur sens immédiat. Même si celui-ci nous parle de vengeance et de malédiction, il ne faut pas oublier le combat permanent contre l'injustice du monde et pour la justice de Dieu, présent dans les Psaumes comme dans notre vie personnelle
En conclusion, c'est en rassemblant toute l'expérience spirituelle d'Israël que les Psaumes délivrent un message universel aux hommes de tous les temps.
L'iconographie chrétienne a parfois représenté les Psaumes où tous les instruments de musique et toutes les voix humaines sont rassemblées pour prier Dieu.
Auteur : Fernand LEMOINE
Dernière mise à jour : 18 janv. 2006
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