Les Lamentations

La Bible grecque (Septante) et la Bible latine (Vulgate) attribuent les LAMENTATIONS, dans une introduction reconnue comme non-canonique, et qui ne figure pas dans le texte hébreu, au prophète JÉRÉMIE pleurant sur le sort de Jérusalem.

Toutefois aucune mention de personne, en particulier de Cyrus, roi des Perses, de lieu ou de période n'apparaissent dans le reste du texte. De plus, à l'inverse de JEREMIE, le roi Sédécias est loué en 4,20.

Il s'agit en tout cas de cinq élégies ou lamentations écrites, peut-être par le même auteur, comme pour un service funèbre et qui conviennent bien aux années suivant la déportation :

complainte funèbre sur la solitude de Jérusalem, sans doute rédigée avant l'incendie de la ville
complainte funèbre établissant le rôle divin dans la destruction de la cité, sans doute rédigée après l'incendie
lamentation individuelle qui souligne qu'Israël est responsable de sa propre destruction. La punition ne fut donc pas arbitraire (3,33-39) mais la nature des péchés commis par Israël n'est pas précisée.
complainte funèbre qui précise les souffrances des habitants
lamentation collective qui décrit la détresse de ceux qui ont survécu à la destruction de la ville et qui date donc d'une époque postérieure.

La forme stylistique des quatre premiers chapitres est celle de l' acrostiche, utilisé ailleurs dans la Bible hébraïque, en particulier dans le psaume 119.

Les chapitres 1, 2, 4, 5 comportent 22 versets, chacun d'eux (sauf le chapitre cinq) commençant dans l'ordre par une des 22 lettres de l'alphabet hébreu.
Au chapitre 3, les trois premiers versets commencent par la première lettre aleph, les trois suivants par la seconde lettre beth et ainsi de suite, soit 66 (22 x 3) versets au total.
Le chapitre 5 comporte 22 versets, sans acrostiche.

Le livre des LAMENTATIONS (en hébreu Sefer Ekhah "hélas !") fait partie des Cinq Rouleaux ("megillot") de la bible hébraïque lus dans la liturgie juive, dans ce cas le soir de la fête de Tichav be-Av (9 du mois d'Av), jour de jeûne qui commémore précisément la destruction du Premier Temple par les Babyloniens en 586 avant Jésus-Christ.

Il est également lu dans la liturgie chrétienne, pendant la Semaine Sainte.

L'iconographie chrétienne a souvent représenté Jérémie pleurant sur Jérusalem.

Texte L.Segond (1910)

Auteur : Fernand LEMOINE

Dernière mise à jour : 23 oct. 2005