Notes de traduction dans l'Évangile de Marc

Mc 1,20

Diverses traductions sont proposées : salariés (TAL), employés (Segond, Jérusalem), journaliers (Crampon), ouvriers (TOB). Le substantif grec mistôtos signifie au départ "salarié" d'où la traduction retenue. Peut-être étaient-ils payés à la journée mais cela n'est pas sûr

Mc 1,38

sous-entendu de Capharnaüm

Mc 1,41

Les manuscrits D et ita,d proposent le participe passé orgistheis : "irrité, en colère", leçon reprise dans Jérusalem et dans la TOB. Pourquoi cette réaction de Jésus ? Parce que le lépreux enfreint la Loi en s'approchant de Jésus ou parce qu'il oblige celui-ci, en le guérissant de sa maladie, à manifester sa puissance de Fils de Dieu ?

En accord avec le GNT, l'édition TAL conserve la leçon du texte alexandrin ( À B ) splagchvistheis, participe passé qui peut se traduire par "ému de compassion" ou "pris de pitié".

Mc 2,21

Le texte grec, bien que compréhensible, est fort concis et oblige la traduction française à paraphraser :

TOB le morceau neuf qu'on ajoute tire sur le vieux vêtement

Jérusalem : la pièce neuve tire sur le vieux vêtement

Segond le morceau neuf emporterait le tout (en note : le morceau enlève de lui, le neuf du vieux )

Crampon : le morceau rapporté tire sur lui, le neuf sur le vieux

Mc 3,21

L'édition TAL conserve le sens littéral du verbe ex-istêmi : être hors de soi. Les traductions de Jérusalem ("il a perdu la raison") et de la TOB ("il a perdu la tête") accentuent le sens, mais sans motif valable.

Mc 7.3

Le substantif féminin utilisé, pugmê est de sens incertain d'où les grandes différences de traduction :

TOB (en note), Jérusalem (en note) : avec le poing

Segond, TOB : soigneusement, correctement

TAL, Crampon, Jérusalem, TOB (en note) : jusqu'au poignet, jusqu'au coude.

Mc 10.30

Le substantif neutre to aiôn signifie "l'ère, l'ordre du monde, l'éternité". Il correspond au latin saeculum traduit habituellement par siècle ou monde. Il ne s'agit pas vraiment d'une notion temporelle mais plutôt d'un état.

Mc 14.15

Le substantif neutre to anagaion signifie littéralement "chambre haute ou en haut". Il s'agit sans doute d'une pièce d'honneur, située à l'étage et à laquelle on accède par un escalier extérieur. Elle servait pour la réception des hôtes.

Mc 14.41

La forme impersonnelle verbale apeichei signifie littéralement "cela suffit" ou bien "le compte est fixé".

Mc 14,44

Le verbe phileô signifie simplement "aimer, apprécier quelqu'un". Il est pris ici dans un sens concret mais indéterminé de "donner une marque d'affection". D'où la traduction proposée "embrasserai" qui se prête à plusieurs interprétations au lieu de "donner un baiser", trop précis.

Mc 14,54

La traduction TAL ainsi que celles de Crampon et de Segond suivent le texte grec

eôs esô

eis tên aulên

tôu archiereos

jusqu'à l'intérieur

dans la cour

du grand prêtre

Pourquoi les traductions de la TOB et de Jérusalem traduisent-elles "jusqu'à l'intérieur du palais" en omettant la mention de la cour ?

Mc 14,65

Le substantif neutre to rapisma signifie "la gifle, le soufflet" et non "le coup" comme traduisent Crampon et Jérusalem : "ils lui administrèrent des coups". Cette traduction est plus en accord avec le contexte qui parle de serviteurs, de crachats et d'injures.

Mc 15,2

C'est la traduction littérale reprise par la traduction TAL et par la Bible de Jérusalem. La traduction de Crampon et de la TOB "c'est toi qui le dis" pourrait faire croire à une réserve de la part de Jésus, qui ne reprendrait pas à son compte la question de Pilate. Or la reprise du verbe est la méthode habituelle pour affirmer quelque chose en grec. ( Cf. Mt 26,64 : la réponse de Jésus à Caïphe)

 

 

Auteur : Fernand LEMOINE 

Date : 10 mai 2006

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