Par rapport aux textes classiques de l'antiquité gréco-romaine, les textes du Nouveau Testament présentent deux caractéristiques uniques :
Aussi, les spécialistes de la critique textuelle ont-ils classé l'énorme masse des témoins en familles ou types de texte, correspondant aux travaux de regroupement et de choix de manuscrits effectués dans l'Antiquité, dès le 3e - 4e siècle.
Transmis par la grande majorité des manuscrits. Originaire d'Antioche puis diffusé par Byzance, ce texte fut utilisé à la Renaissance (Érasme en 1546, Luther) pour établir le texte reçu (textus receptus d' Estienne en 1551 avec la division en versets) qui , jusqu'à la fin du 19e siècle , restera à la base de toutes les éditions.
Habituellement considéré comme médiocre,tardif, trop clair et trop lisse, il est généralement méprisé à l'heure actuelle, sans doute à tort (cf. les travaux de l'école d'Oxford de G.Kilpatrick)
Aujourd'hui encore , les Églises orthodoxes le lisent dans leur liturgie.
Représenté par
- syriaque : Peshitta ( syp)
- latin : une partie de la Vulgate (vg)
Depuis le 19e siècle , il est privilégié par tous les éditeurs (Lachmann, Tischendorf, Wescott-Hort: The New testament in the original greek,1881; ,Nestle : Novum testamentum graece,1898) qui apprécient son souci de classicisme et ses diverses corrections. Il reste à la base du texte actuel constitué par le texte identique de Nestle-Aland (United Bible Societies, 26e édition : 1979; 27e édition : 1993) et du GNT (The Greek New Testament , 4e édition, 1994). Cette dernière édition, destinée principalement aux traducteurs, fait précéder chaque variante importante d'une lettre, indiquant le degré de certitude, allant de A (texte certain) à D (texte douteux).
Comme certaines variantes du texte byzantin ont été récemment découvertes dans des anciens papyrus, ces deux éditions pratiquent une méthode éclectique : retenir les meilleurs témoins du texte alexandrin, représentant l'état du texte à la fin du 4e siècle, en le combinant avec des variantes plus anciennes, là où la nécessité le fait sentir.
Largement diffusés et utilisés par les traductions de la TOB et de la Bible de Jérusalem , UBS et GNT constituent le texte standard actuel , dans la même position dominante que l'ancien texte reçu et tout aussi contestable car il ne saurait représenter le texte unique du Nouveau Testament .
Représenté par :
( ainsi nommé parce que connu d'abord par le codex D et les Pères latins) il fait l'objet d'études récentes (Boismard, texte occidental des Actes des apôtres, 1984 ; Delebecque, Les deux Actes des apôtres, Gabalda,1986; Amphoux, Codex Bezae,1986) mais reste encore mal connu à cause de sa diversité et de son ancienneté contestée. Les différences avec les autres types apparaissent surtout dans les Actes des Apôtres.
La présence des versions syriaques et d'une multitude de sous-textes nous indiquent que l'expression "texte occidental" est mal choisie mais traditionnelle.
Représenté par
- Vieilles latines
- nombreuses traductions syriaques
Il s'agit d'un texte connu par Origène qui a travaillé à Césarée de Palestine entre 230 et 250 et cité par lui, mais comme variante par rapport au texte alexandrin qu'il utilise dans ses commentaires.
Représenté par
- codex : un seul complet, le codex de Koridethi ( Q ) et peut-être W pour Marc.
- minuscules :
Il s'agit d'une théorie complexe, développée par Christian-Bernard AMPHOUX,( voir le Monde de la Bible,n°112, juillet-août 1998 ) chercheur au CNRS et professeur à Lyon et à Aix-Marseille I, qui tente de mieux préciser les relations entre les quatre types de texte cités ci-dessus. Elle reste une hypothèse controversée car l'antériorité supposée du texte occidental est loin d'être admise par tous les chercheurs.
Smyrne, vers 160 Les épîtres de Paul qui ne comprend pas Hébreux, selon le type occidental
Alexandrie, vers 180 les épîtres de Paul qui ne contient pas les Pastorales mais bien Hébreux , dans le papyrus p46
pendant le 3e siècle : réunion des Actes et des Épîtres
- parce que celui-ci n'est pas libre de droits.
- parce qu 'il utilise une méthode éclectique qui laisse le champ libre à la subjectivité: le choix A à D cité ci-dessus est décidé par un vote à la majorité entre cinq personnes !!
- parce qu'il ne correspond à aucun texte ayant existé dans l'antiquité. Il s'agit d'une édition moderne savante, respectable pour le travail fourni mais artificielle.
- parce qu' en conséquence, il n'a jamais été lu par une communauté chrétienne, ancienne ou moderne.
Préférence est donc donnée à une recension attestée par des témoins anciens, en l'occurrence le type alexandrin et plus particulièrement le codex Vaticanus ( cf. principes du texte gt1)
Auteur : Fernand LEMOINE
© EBIOR, 11/04/2003